samedi 21 février 2009

Devil's Shank

Parce que le réalisme est forcément brutal..

Car il est bien beau de vivre ses jours, encore et encore, à se mirer narcissiquement, puis à ouvrir ses fenêtres sur cette belle rosée printanière qui fait briller le visage des jeunes enfants, comme autant de petites étoiles que Dame Nature vient poser sur leur visage après les avoir recueillies toute la nuit.

Mais le monde, ce monde, n'est et ne doit être qu'une moisissure grossière, grouillante des vices sous jacents et des envies, d'un bord ou de l'autre, passionnées, sans limite, sans honte et sans regrets, cette boule ronde sur laquelle nos pieds courent, nos bouches crachent et nos mots enveniment. Car où va la poésie si on se plait à enfermer en nous, dans la plus délicate des boîtes de Pandore, tous ces sentiments vivaces et frais, alors qu'ils nous seraient grées de les laisser s'envoler et papillonner ici et là, exprimant notre amour d'une chose, ou notre mépris d'une autre.

Non, ce monde doit être terne, glauque et malfamé, qu'il soit sans ordre et sans disctinction, sans pudeur ni morale. Un immonde crachoir dans lequel on s'ébat, encore et encore, avec nous même et avec autrui. La main droite pour se faire jouïr et les yeux pour cajoler, et cesser de fantasmer sur tous ces oniriques présages de cette nature domptée, verte et chatoyante, dont l'herbe serait foulée par des pieds tenus et sautillants, accompagnant les rires étouffés de ces enfants.

Non, ce pré est obscure et mal abrité, la pluie et profonde et les nuages sont gris, et ainsi donc, dans cet environnement ouvert à toutes les detestabilités de l'âme, à toutes les corruptions et les souffrances, aux crachins grossiers qui nous font chier, ainsi doit on vooir le monde.

Comme cette énorme boule ronde qu'on tient en laisse,.

Parce que c'est là que naît la Poésie.

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