dimanche 6 janvier 2008

Télégénique - I - La Peur

Triste fruit que celui qui ne se contente pas d'apporter que sa fraîcheur sucrée, et l'amertume en tisse souvent sa fine couverture.

Ainsi naît l'angoisse, latente, sans rien témoigner de sa nature, sans rien laisser présager, pas la moindre forme décelable. Le nuage noir est flou, mais bel et bien pesant, jusque dans les tripes. Ainsi on combat l'angoissante attente, en essayant tant bien que mal de se préparer, de la parer, tout est confus, intenable, et ces instants qu'on passe avec soi même, dans ce dépit, sont les plus terribles confrontations de sa propre réalité, ces cris intérieurs, ces effrois qui se chevauchent, qui se succèdent, une cacophonie de pensées désorganisées. On court dans tous les sens, on ne sait où fuir, et, forcément, la même porte se tient toujours en face de nous, celle qu'on doit pousser, seul, sans rien laisser derrière, la mise à sac de sa petite bourse soigneusement décorée, dans laquelle on prenait plaisir à ne voir que le fond, dans laquelle on imaginait pouvoir chasser toutes les déconvenues éventuelles, mais non. Non. Finalement, toutes ces futilités sont menacées, et c'est l'implacable présent lui-même qui vient les retirer.

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