lundi 10 décembre 2007

1er Jet

Le rythme d'une ville pleine de couleurs sous l'écrasante chaleur de l'été.

Les rues sont pleines et encombrées, parées de tous les habitants, vaquant à leurs occupations quotidiennes, histoire d'oublier la grisaille de leur vie, terne et innommablement vide, et c'est ainsi que débute le défilé d'une cité banale, en cette ère de la sacro-sainte fainéantise et du manque d'espoir.

Un bar, plus animé que les autres. 17h41. Un de ces endroits où les masses se déplacent, pour profiter du début de leur journée à eux, la partie qui leur semble l'unique refuge, là où ils peuvent enfin et uniquement s'oublier.

Un Mojito. Ce soir, c'est cubain. C'est toujours soirée cubaine, tous les soirs que le bon Dieu veut bien donner, cruel manque d'imagination. J'en suis à mon cinquième, ça se boit comme du petit lait .. à la longue. Rien de très passionnant, j'ai beau remué la paille en l'imaginant comme une baguette d'alchimiste, le goût reste désespérement amer.. Qu'est-ce que je donnerais donc pour avoir de quoi échapper à cette rengaine.
Autour, c'est le rituel ininterrompu des gens qui entrent et sortent, ou qui essaient, au choix, ils ferment jamais d'ailleurs. C'est bien là qu'on voit la trace ultime de l'homme, dans les recoins sombres d'un bar sordide qui sert à boire non-stop. Quelle connerie.
J'ai les rythme des percus pleins la tête, cette sono crache aussi maladivement qu'un vieux fumeur de gitanes, ça me saoule, en plus leur citron est passé de fraîcheur.

Tant pis pour le verre, j'ai plus de motivation à m'y noyer, je balance quelques pièces sur le zinc et je sors, en titubant.
A peine la porte franchie, paf, on se tape le putain de soleil qui arrose la façade, et qui essaie de frapper le plus d'ivrognes à la sortie, manière de bien rappeller la réalité, des fois qu'on aurait oublié ce à quoi on a échappé en rentrant. Je me protège comme je peux, la main maladroitement posée sur le front, comme une visière.
Dehors, partout des gens, quelle horreur, toute cette orgie de gens qui se mélangent, pour je ne sais quelle raison.. C'est vrai, après tout, qu'est-ce qu'il leur prend de toujours sortir en même temps que moi ? Tas de cons..

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