Cela naît d'un rien, d'un souffle. Elle pince ses lèvres et le son s'envole, comme un légêr vent, emplit la pièce et emplit mon âme.
Le geste est limpide, clair, précis, une ellipse de tout beauté, et voilà la course folle de cet esprit qui s'entreprend. Elle n'a qu'à murmurer pour donner inspiration. Et l'esprit voyage enfin, traverse les rues et les murs, survole les toits et les maisons, il vole, affublé par son précieux geste de ses minuscules petites ailes, il court, innocent, indomptable, vif et rapide.
D'un rien naquît le plus prestigieux des spectacles, le passage dans un monde bruyant, peuplé, échappant aux cris et aux rumeurs, voguant des oreilles des uns aux esprits des autres, cherchant un refuge digne, voyageant et traversant, et les périodes et les lieux. De ces terrasses de café aux nefs des églises abandonnées, semant sa pureté et sa quintessence, mais ne se ternissant nullement.
Il se fait discret, devient un oeil ou une oreille, s'abreuvant de tout ce qui peut découler de l'environnant, il est un voyage à lui seul.
L'écho ne nous rend sourd, porté par son envol, et rien ne saurait dissiper sa majesté, ainsi est son chemin, où rien n'est accessible.
Il est infîme, inexistant, irréel, mais sa force est sans commune mesure, ainsi je peux me permettre d'oublier la moiteur environnante, cette sordide lumière artificelle, et la nuit qui frappe lourdement à ma fenêtre, comme pour me happer dans son monde sans couleurs.
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